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Déficit en alpha-1 antitrypsine : comment se protéger de la pollution de l’air extérieur ?

Déficit en AAT : comment se protéger de la pollution de l’air extérieur ?

Industries, transports, agriculture… ces activités humaines sont à l’origine d’émissions de substances polluantes dans l’atmosphère qui altèrent la qualité de l’air. Or, cette pollution peut avoir de graves conséquences sur la santé, notamment chez les personnes atteintes d’un déficit en alpha-1 antitrypsine (DAAT). Pour ces individus prédisposés à développer des maladies pulmonaires, il est essentiel d’en identifier les risques et d’apprendre à s’en prémunir.

Quel métier choisir ?

Partout dans le monde, la pollution de l’air est aujourd’hui le principal risque environnemental pour la santé. Rien qu’en France, elle est responsable de 48 000 décès prématurés chaque année, selon l’Agence nationale de santé publique. Davantage que les pics de pollution – à l’origine de toux, de gênes respiratoires, d’irritations des yeux et de la gorge –, l’exposition chronique conduit à des conséquences sanitaires sérieuses sur la santé. Elle peut induire des maladies graves du système respiratoire ou cardiovasculaires, telles que la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), le cancer des poumons ou encore l’infarctus du myocarde.

Si la mauvaise qualité de l’air affecte l’ensemble de la population, certaines personnes sont plus sensibles à la pollution et doivent faire l’objet d’une vigilance particulière. C’est notamment le cas des personnes souffrant d’un déficit en alpha-1 antitrypsine (DAAT), une maladie génétique héréditaire qui augmente le risque de développer des maladies pulmonaires et des maladies hépatiques. Afin de limiter la survenue ou l’aggravation de ces pathologies, il est essentiel de connaître ces polluants et de prévenir son exposition à la pollution. 1,2,3, 4, 5

À quoi est due la pollution atmosphérique ? 1,4

La pollution atmosphérique résulte principalement des activités humaines, parmi lesquelles l’industrie, l’agriculture, les transports motorisés ou encore le chauffage. Une fois émis dans l’air, les polluants que ces activités dégagent sont transportés dans l’atmosphère. Ils peuvent également subir des transformations par réactions chimiques, qui dépendent des conditions météorologiques : chaleur, lumière, humidité etc.

On distingue ainsi deux catégories de polluants atmosphériques : les polluants primaires directement émis par une source de pollution donnée – trafic routier, industries, agriculture, chauffage… –, et les polluants secondaires qui se forment dans l’atmosphère par transformation chimique des polluants primaires dans l’air.

Quels sont les principaux polluants de l’air ? 1,4,6

La pollution atmosphérique est un mélange de particules et de gaz présents dans l’air en quantités et susceptibles d'avoir des effets nocifs sur la santé. Les substances polluantes qui soulèvent d’importantes préoccupations pour la santé sont :

  • Les dioxydes d’azote (NOx) regroupant le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2). Ils sont émis lors de phénomènes de combustion : par exemple, par le chauffage, les moteurs thermiques des véhicules, la production d’électricité ou certains procédés industriels comme la verrerie, etc. L’utilisation d’engrais azotés entraîne également des rejets de NOx. Une fois dans l’air, le monoxyde d’azote (NO) devient du dioxyde d’azote (NO2), un gaz irritant pour les bronches et favorisant les crises d’asthmes et les infections pulmonaires.
  • Le dioxyde de soufre (SO2) est produit lors de la combustion d’énergie fossiles telles que le fioul, le charbon, le gazole. Certains procédés industriels émettent également des oxydes de soufre : production de pâte à papier, raffinage du pétrole. Les sources naturelles de SO2 incluent, quant à elles, les émanations des volcans ou des feux de forêt. Ce polluant provoque une irritation des muqueuses, de la peau et des voies respiratoires.
  • L’ozone (O3) est un gaz indispensable à la vie terrestre car il protège des rayons ultraviolets. Naturellement présent dans l’atmosphère, il forme une couche dans la partie supérieure de l’atmosphère appelée la stratosphère. Dans la zone la plus basse de l'atmosphère, l’ozone est en revanche un polluant nocif pour la santé humaine, animale et végétale. Il est irritant pour l’appareil respiratoire et les yeux et s’associe à l’augmentation du taux de mortalité durant les pics de pollution à l’ozone qui surviennent principalement en été.
  • Le monoxyde de carbone (CO) se forme lors de la combustion incomplète de matières organiques, comme le gaz, le charbon ou le bois. Les émissions de CO proviennent majoritairement des gaz d'échappement des véhicules. Il se fixe à la place de l'oxygène sur l'hémoglobine du sang – une protéine qui se trouve à l'intérieur des globules rouges –, et conduit alors à un manque d'oxygénation de l'organisme. Les premiers symptômes sont des maux de tête et des vertiges. Ils s'aggravent avec l'augmentation de la concentration de CO et peuvent, en cas d'exposition prolongée, aller jusqu'au coma et à la mort.
  • L’ammoniac (NH3) est lié essentiellement aux activités agricoles. C’est un gaz irritant, à l’odeur piquante, qui brûle quand il est inhalé à des niveaux importants, voire mortel à très haute dose. En se combinant avec d’autres substances, il peut également former des particules fines qui auront des effets délétères sur l’environnement et la santé.
  • Les particules fines ou ultrafines, également appelées PM (particulate matter, en anglais) sont des matières microscopiques en suspension dans l'air. Elles sont classées en deux catégories selon leur taille : les particules PM10 d’un diamètre inférieur à 10 micromètres sont retenues
    au niveau du nez et des voies aériennes supérieures. Les particules PM2.5 d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres pénètrent profondément dans l’appareil respiratoire jusqu’aux alvéoles pulmonaires et peuvent même atteindre le système cardiovasculaire.
  • Les composés organiques volatiles (COV) sont émis par le trafic automobile, les processus industriels, l'usage domestique de solvants mais aussi la végétation. Ils constituent un ensemble de substances appartenant à différentes familles chimiques qui ont pour point commun de s’évaporer rapidement à température ambiante. Ils peuvent provoquer des irritations et une diminution de la capacité respiratoire. Par ailleurs, certains composés, parmi lesquels le benzo(a)pyrène, sont considérés comme cancérigènes.
  • Des agents biologiques, tels que les pollens et moisissures, peuvent également être responsables d’effets nocifs sur la santé.

Se renseigner sur la qualité de l’air 1,4,5

Que faire pour se prémunir de la pollution de l'air extérieur ? Sachez qu’en France, la surveillance de la qualité de l’air est obligatoire depuis 1996. Dans chaque région, l’Association de Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) renseigne en temps réel la qualité de l’air et les éventuels épisodes de pollution. Elle transmet notamment l’indice ATMO qui note quotidiennement la qualité globale de l’air – sur une échelle de 1 à 10 –, en s’appuyant sur la concentration de quatre polluants : dioxyde de soufre, dioxyde d’azote, ozone et particules fines.

Pour les personnes atteintes d’un DAAT, le premier réflexe à adopter est donc de se renseigner sur les niveaux de polluants présents dans sa région, afin d’éviter certaines situations à risque. Vous pouvez retrouver ces informations sur le site de la fédération Atmo France, qui représente l'ensemble des AASQA. À l’échelle nationale, l’on peut se renseigner sur la plateforme Prev'air, qui donne des prévisions sur la qualité de l’air en France et en Europe.

Lors de ses déplacements, mieux vaut éviter les zones de trafic 5

Lorsqu’on se déplace en ville, certaines situations sont à éviter. Il est ainsi préférable de s’éloigner des routes très fréquentées. En effet, la pollution de l’air n’y est pas répartie de manière uniforme et les individus ne sont pas contaminés au même degré suivant les chemins qu’ils empruntent. Mieux vaut donc préférer les secteurs à l’écart des sources majeures de pollution, tels que les parcs et les rues faiblement fréquentées. Dans la mesure du possible, il convient de se déplacer en dehors des heures de pointe du trafic et aux heures les plus fraîches de la journée en été. Ces recommandations s’appliquent tout particulièrement lorsqu’on pratique une activité physique. En effet, faire de l’exercice expose davantage aux polluants présents dans l’air, car l’on respire alors plus profondément et plus souvent.

Adopter la marche ou le vélo 7

Contrairement aux idées reçues, l'air respiré à l'intérieur d’un véhicule est plus pollué que celui respiré à l'extérieur. Le métro souterrain présente aussi des niveaux très élevés de particules fines dus au roulage et au freinage des rames. C’est donc à vélo ou à pied qu’on s’expose le moins à la pollution, en particulier lorsqu’on peut s’éloigner des grands axes de circulation automobile. Lors des pics d’émissions, il est toutefois conseillé de pédaler ou de marcher à allure modérée pour limiter le volume d’air inhalé.

Aérer chez soi 5,7

L’air intérieur est généralement plus pollué que l’air extérieur, en raison des particules émises par les produits d’entretien, les cosmétiques, les parfums d’ambiance ou encore les peintures et les matériaux des meubles. C’est pourquoi, hormis en cas d’accident industriel, le Ministère de la santé recommande d’aérer les logements même en plein épisode de pollution. Il convient toutefois d’éviter les moments où le niveau de pollution est le plus élevé, c’est-à-dire au petit matin et après le coucher du soleil.

Avant de déménager, s’informer sur l’endroit où s’installer 5

Pour les personnes qui souffrent d’un déficit en alpha-1 antitrypsine, un déménagement est parfois envisagé si la mauvaise qualité de l’air devient un facteur trop gênant au quotidien. Avant de procéder à un changement radical d’environnement, il est cependant préférable d’effectuer un séjour prolongé dans la zone où l’on envisage de s’établir, voire d’y aller à des saisons différentes de manière à évaluer la qualité de l’air. Avant de se décider, il est également souhaitable d’en discuter préalablement avec son médecin afin d’évaluer la pertinence de ce choix.

En cas de difficultés respiratoires, consulter son médecin 5

Malgré une attention particulière aux causes de la pollution atmosphérique, certaines personnes atteintes d’un DAAT peuvent continuer à souffrir de difficultés respiratoires à cause d’une exposition à des agents polluants ou irritants. Si tel est le cas, il convient de prendre conseil auprès d’un professionnel de santé. Celui-ci sera à même d’évaluer la situation et de proposer les recommandations appropriées pour un traitement préventif.

SOURCES :

  1. Site du Ministère de la Transition écologique et solidaire. Section : politiques publiques. Page : pollution de l’air : origines, situation et impacts. Consultée le 31.03.2023 sur https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/pollution-lair-origines-situation-et-impacts
  2. Site du Ministère des Solidarités et de la Santé. Section : Santé et environnement >Air extérieur. Page : Qualité de l’air : Sources de pollution et effets sur la santé. Consultée le 31.03.2023 sur https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/air-exterieur/qualite-de-l-air-exterieur-10984/article/qualite-de-l-air-sources-de-pollution-et-effets-sur-la-sante
  3. Qualité de l’air. Mieux respirer, c’est ça l’idée. Brochure du Ministère de la Transition écologique et solidaire. Juillet 2019. Consultée sur https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Journal%20de%20l%27exposition%20Mieux%20respirer%20c%27est%20ça%20l%27idée_v%20actualisée.pdf, le 31.03.2023
  4. AlphaNet, Inc. Rester en bonne santé. Gérer les Facteurs de Risques Environnementaux. Skinny Little Reference Guides. 2007; pages 2-7.
  5. La pollution atmosphérique et les poumons. Une brochure de la European Lung Foundation. Consultée le 31.03.2023 sur https://www.europeanlung.org/assets/files/fr/publications/outdoor-pollution-fr.pdf
  6. Site de l’association Airparif. Section : pollution. Page : Les différents polluants et leur évolution. Consulté le 31.03.2023 sur https://www.airparif.asso.fr/pollution/differents-polluants
  7. Air extérieur et santé. Brochure du Ministère des affaires sociales et de la santé. Septembre 2016. Consultée sur
    https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/qr_air_et_sante_20092016.pdf, le 31.03.2023