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Déficit alpha-1 antitrypsine : comment améliorer la qualité de l’air intérieur chez soi ?

Déficit alpha-1 antitrypsine : comment améliorer la qualité de l’air intérieur chez soi ?

Particules, composés organiques volatils, moisissures, acariens… les polluants de l’air intérieur sont présents dans la majorité des logements. Pour les personnes souffrant d’une maladie respiratoire comme le déficit en alpha-1 antitrypsine (DAAT), cette pollution intérieure peut avoir de graves conséquences sur leur santé. Pour éviter l’aggravation des symptômes, il est essentiel d’apprendre à s’en protéger grâce à quelques gestes simples.

Quel métier choisir ?

Selon l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur, nous passons aujourd’hui plus de 80 % de notre temps dans les lieux clos, dont 67 % dans notre logement. La qualité de l’air que nous y respirons a donc un rôle déterminant sur notre santé. Or, l’air au sein de nos habitations est souvent plus pollué que l’air extérieur. Certains polluants peuvent ainsi être deux à cinq fois plus concentrés à l’intérieur des bâtiments qu’à l’extérieur. Un sujet encore malheureusement largement méconnu du grand public…
Les maladies pulmonaires associées à la pollution de l'air sont nombreuses, et comprennent des pathologies graves du système respiratoire, comme la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Aussi, lorsque l’on souffre d’un déficit en alpha-1 antitrypsine — une maladie héréditaire qui augmente notamment le risque de maladies pulmonaires —, il est essentiel de veiller à la qualité de l’air chez soi. Cela participe en effet à limiter les risques de survenue ou d’aggravation de maladies pulmonaires. 1,2, 3

Identifier les sources de pollution intérieure pour mieux s’en protéger2, 4

En France, 10 % des logements sont multipollués, c’est-à-dire qu’ils présentent jusqu’à huit substances en concentrations élevées dans l’air. Certains polluants se diffusent régulièrement dans des concentrations faibles — émissions de meubles par exemple —, tandis que d’autres ont des concentrations élevées mais ponctuelles : fumée de tabac, produits d’entretien etc. On peut distinguer trois types de polluants de l’air intérieur :

  • Les particules et les fibres

La poussière contient des particules qui, en suspension dans l’air, peuvent être inhalées. Elle est composée de contaminants très variés : fumées, pollens, spores, etc.
Les fibres, quant à elles, sont des particules allongées d’origine végétale – cellulose, le chanvre, le sisal, le jute –, ou d’origine minérale : amiante*, laines de verre et de roche, très utilisées pour l’isolation. Certaines activités comme le bricolage en produisent des quantités importantes ou favorisent leur suspension dans l’air.

  • Les polluants chimiques

Ils sont très abondants et très courants dans l’air intérieur. Parmi eux, on retrouve le monoxyde de carbone, un gaz incolore, inodore et mortel à forte concentration. Il se dégage dans l’air lorsque les appareils de chauffage ou de production d’eau chaude à combustion sont mal entretenus. Autre polluant chimique : les composés organiques volatils (COV), substances que l’on retrouve sous forme de gaz dans l’air intérieur des logements. Mobilier neuf, peintures, vernis, colles, produits d’entretien et de nettoyage : ces COV se dégagent de très nombreux produits et peuvent avoir des conséquences sur la santé, allant de l’irritation des voies respiratoires à des effets cancérigènes.

Les polluants biologiques

On distingue deux types de polluants biologiques :

  • Les agents infectieux – tels que les bactéries, les virus ou les toxines – proviennent des habitants du logement en cas de maladie ou peuvent se développer dans certains équipements : chauffe-eau, climatisation, ventilation mal entretenue.
  • Les allergènes sont émis par les animaux domestiques, les plantes, les moisissures, les insectes (blattes) et les acariens dont la prolifération est favorisée par l’humidité et la chaleur.

Tester la qualité de l'air chez soi3

Pour déterminer si la pollution de l’air intérieur peut représenter un problème chez soi, il est important de se poser quelques questions : son environnement intérieur présente-t-il des signes de polluants, tels que des moisissures, de la poussière ? Utilise-t-on beaucoup de produits et détergents chimiques ? A-t-on l’impression que certains de ses symptômes pulmonaires s’améliorent lorsqu’on est loin d'un certain environnement intérieur ?

Pour savoir où sont les sources de pollution de son habitation, il est également possible de faire un premier bilan de la qualité de l’air dans son logement grâce à un test mis en place par le Ministère de la transition écologique et solidaire sur : www.unbonairchezmoi.developpement-durable.gouv.fr

Limiter la pollution intérieure grâce à des pratiques simples1,3,4,5

La façon la plus efficace de lutter contre l’air pollué dans sa maison ou son appartement est de renouveler régulièrement l’air intérieur. Pour protéger ses poumons, il est aussi essentiel d’éviter la pollution grâce à quelques gestes faciles à adopter.

Contre la pollution intérieure, il est essentiel d’aérer

Pour éviter la présence de polluants chez soi, il est indispensable de favoriser la circulation de l’air dans les espaces intérieurs. Il convient d’aérer son logement cinq à dix minutes plusieurs fois par jour, en particulier pendant les activités de ménage, de bricolage et de cuisine qui produisent de la poussière ou de l’humidité.

Même si l’air extérieur est pollué, l’aération reste tout de même utile. Il faut alors privilégier l’ouverture des fenêtres aux heures les moins polluées, c’est-à-dire tôt le matin et tard le soir.

Autre moyen de contrer la pollution intérieure : s’assurer du bon fonctionnement de sa ventilation mécanique contrôlée. Les entrées d’air et les bouches d’extraction ne doivent pas être obstruées. Dans la cuisine, l’utilisation d’une hotte permet de limiter la diffusion de polluants lorsque vous cuisinez, notamment quand il s’agit de friture.

Lutter contre l’humidité et les moisissures chez soi

De la cuisson au lavage de la vaisselle en passant par la toilette, les sources d’humidité dans la maison sont nombreuses. Elle peut entraîner l’apparition de moisissures et d’acariens dont les spores sont potentiellement responsables de toux, d’allergies, de maladies respiratoires ou encore d’infections pulmonaires.

Pour éviter que les moisissures ne se développent, il convient de s’assurer que l’humidité de l’air dans la maison est maintenue suffisamment basse — entre 40 et 60 %. Pour prévenir la formation de condensation, il est essentiel de veiller à ce que les pièces, notamment humides, soient bien aérées.

Quant aux acariens, ils sont présents dans la poussière, la literie, les canapés, les tapis, les rideaux ou encore les moquettes. Pour éviter leur prolifération, il est important de procéder à un nettoyage approfondi des sols et autres surfaces qui retiennent la poussière. Enfin, le lavage en machine à 60°C du linge de maison (draps, serviettes de bain, etc.) contribue à éliminer les acariens et leurs allergènes de manière significative.

Bannir le tabac chez soi

Avec plus de 3 000 substance dangereuses, la fumée de tabac est une source de pollution dont les effets sur la santé sont réels. Chez les patients atteints de déficit en alpha-1 antitrypsine, le tabagisme augmente massivement le risque de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), une maladie inflammatoire des bronches. Par conséquent, il est absolument nécessaire d’arrêter totalement et définitivement le tabac, même si l’atteinte du poumon n’a pas été identifiée, et d’en bannir la présence chez soi.

Utiliser des produits d’entretien ménager naturels

Faire le ménage est important pour garder une atmosphère saine chez soi, mais attention aux détergents utilisés. En effet, de nombreux produits d’entretien que l’on trouve habituellement dans le commerce sont à l’origine d’émanations de COV.

Mieux vaut donc privilégier des produits de nettoyage naturels, comme le vinaigre blanc ou le savon noir. Si l’on tient à utiliser des produits ménagers, l’achat de produits d’entretien écologiques avec le logo de l’Écolabel Européen est à privilégier. Il est recommandé de respecter les instructions d’utilisation indiquées sur les étiquettes des produits et de les stocker dans un endroit ventilé et sec, à l’écart des lieux de vie et non sous l’évier de la cuisine.

Autres produits à bannir : les parfums d’ambiance, les bougies parfumées, l’encens, les sprays parfumés ou assainissants. Ils constituent une source supplémentaire de substances allergènes, irritantes, voire toxiques qu’il faut absolument éviter.

Huiles essentielles : naturelles, mais pas sans conséquence sur l’air intérieur

Contrairement aux idées reçues, les huiles essentielles ne purifient pas l’air. Au contraire, elles le saturent de composés organiques volatils. Lorsqu’on souffre de difficultés respiratoires, il convient de les utiliser avec parcimonie et de toujours aérer après leur utilisation : attention notamment aux diffuseurs d’huiles essentielles !

Surveiller ses appareils de combustion

Pour éviter tout rejet de polluants chez soi, il est nécessaire d’entretenir ses appareils de chauffage et de production d’eau chaude régulièrement, et de les faire vérifier par un professionnel qualifié au moins une fois par an.

Les appareils de chauffage individuel à bois doivent faire l’objet d’une attention toute particulière et être utilisés avec des combustibles de qualité : mieux vaut éviter le bois humide et le bois de récupération, souvent traités ou peints. Il convient de vérifier que l’évacuation des fumées s’effectue en dehors de chez soi, et que le conduit de fumée est en bon état et non obstrué. Un ramonage est obligatoire une fois par an pour le gaz et deux fois par an pour le fioul, le bois et le charbon.

Pour ce qui est des appareils de chauffage mobiles d’appoint à gaz ou à pétrole, leur utilisation continue peut être très dangereuse pour la santé. Ils peuvent produire du monoxyde de carbone, qui peut être mortel.

Construction, bricolage, décorations … quelques précautions à prendre

Lors de travaux , il est essentiel de confiner la zone de travail et de minimiser la production de poussières dans l’air ambiant grâce à une aération renforcée à l’endroit où l’on travaille. Il est également important de s’équiper d’un masque et de lunettes lorsqu’on perce ou ponce et de bien nettoyer une fois son ouvrage terminé.

Le choix des matériaux utilisés pour bricoler a également son importance : il faut privilégier des produits de construction et de décoration avec des étiquettes « émissions dans l’air intérieur» A+ qui signalent une faible émission de COV. De la même manière, il faut respecter les dosages et les consignes d’utilisation des produits. Mieux vaut par ailleurs ne pas entreposer ces produits chez soi. Enfin, parce que le mobilier peut également être à l’origine de la pollution de l’air intérieur, il faut penser à vérifier son étiquette sanitaire : le choix de meubles A+ est tout indiqué.

*L’amiante est un minéral naturel fibreux intégré dans la composition de nombreux matériaux de construction reconnu comme cancérigène depuis longtemps. Interdit en France depuis 1997, il reste pourtant présent dans de nombreux bâtiments et équipements.

SOURCES :

  1. Améliorer la qualité de l'air intérieur grâce au zéro déchet. Zero Waste France.
    https://www.zerowastefrance.org/wp-content/uploads/2018/03/ameliorer_airinterieur_zerodechet.pdf
  2. Tristan Cuisinier. L’Oqai a dix ans. Observatoire de la qualité de l’air intérieur. Mars 2012; numéro 3.
    Consulté le 05/12/2019 sur https://www.oqai.fr/fr/media/brochures-et-guides/4-ateliers-bulletin-10ans
  3. Comité Environnement et Santé de la European Respiratory Society. La pollution de l’air intérieur et les poumons. European Lung Foundation.
    https://www.europeanlung.org/assets/files/fr/publications/indoor-air-pollution-fr.pdf
  4. Hélène Bareau. Un air sain chez soi. ADEME. Septembre 2019. https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/guide-pratique-un-air-sain-chez-soi.pdf
  5. Hélène Bareau . Un air sain chez soi. ADEME. Mai 2015.
    https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/15-05_7360_air_sain_chez_soi.pdf